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"Supprimez vos photos pour sauver la planète" ?

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Le digital, source de la crise hydrique ?

Le 11 août 2025, Helen Wakeham, directrice de l'eau à l'Agence environnementale britannique, a lancé un appel qui a fait grand bruit :

« Des choix simples du quotidien – comme fermer un robinet ou supprimer de vieux emails – aident vraiment l'effort collectif pour réduire la demande et préserver la santé de nos rivières et de la faune » (source officielle).

Cette déclaration, intégrée dans un communiqué officiel du Groupe national de la sécheresse, a placé sur le même plan la fermeture d'un robinet et la suppression de fichiers numériques, soulevant de nombreuses questions sur la stratégie de communication gouvernementale face aux défis environnementaux.

La justification technique derrière cette recommandation repose sur le fait que les centres de données, qui hébergent nos données numériques (emails, photos, vidéos, etc.), sont de grands consommateurs d'eau. Un petit centre de données peut consommer plus de 25 millions de litres d'eau par an, principalement pour le refroidissement de leurs systèmes (The Verge).

Réactions et critiques : Une simplification excessive ?

La déclaration d'Helen Wakeham a rapidement suscité de vives réactions, tant de la part du public que des experts. Si l'intention de sensibiliser à l'impact environnemental du numérique est louable, la simplification du problème à la suppression d'emails a été largement critiquée comme étant inefficace, voire contre-productive (The Register).

De nombreux experts ont souligné que la suppression d'un email ou d'une photo n'a qu'un impact négligeable sur la consommation d'eau des centres de données. Les données, une fois stockées, consomment très peu d'énergie. C'est l'accès, le traitement et la transmission des données qui sont les plus énergivores. De plus, la suppression de données peut même entraîner une consommation d'énergie supplémentaire due aux opérations de gestion des bases de données (Tom's Hardware).

« L'acte de supprimer des emails augmenterait probablement la consommation d'eau, car il est plus énergivore d'accéder à un email que de le laisser tranquille », a déclaré un expert (The Times).

Cette polémique a mis en lumière la nécessité d'une approche plus nuancée et systémique de la sobriété numérique, qui va au-delà des gestes individuels symboliques pour s'attaquer aux infrastructures et aux usages à grande échelle.

L'industrie audiovisuelle française face à ses responsabilités

Cette polémique britannique résonne particulièrement dans le secteur audiovisuel français, où l'impact environnemental fait l'objet d'une prise de conscience croissante. Selon l'étude conjointe de l'Arcom et de l'Arcep publiée en octobre 2024, les usages audiovisuels représentent 0,9% de l'empreinte carbone totale de la France et près de 3% de la consommation électrique nationale (Arcom).

Streaming et stockage : les géants du divertissement dans le viseur

Les plateformes de streaming, piliers de l'industrie audiovisuelle moderne, sont particulièrement concernées par cette problématique. Netflix génère une empreinte carbone équivalente à 1,8 milliard de kilomètres parcourus en voiture chaque année (Forbes).

Les datacenters sont de grands consommateurs d'énergie. En 2024, ils ont consommé 415 TWh d'électricité mondiale, soit 1,5% de la demande totale. Cette consommation est en constante augmentation avec l'explosion des données numériques.

Un exemple d'archivage hybride pour un impact réduit

Face à la consommation énergétique croissante des centres de données et à l'impact environnemental du stockage numérique, des solutions innovantes émergent pour proposer des alternatives plus durables. Parmi elles, la société française KILL THE TAPE se distingue avec sa solution d'archivage hybride, qui promet de réduire drastiquement la consommation d'énergie.

La particularité de l'approche de KILL THE TAPE réside dans l'utilisation de supports froids pour l'archivage et la conservation des données masters, tout en mettant à disposition les médias en qualité web visible 100% du temps. Ce qui réduit drastiquement l’utilisation des datacenters. Contrairement aux solutions de cloud traditionnelles qui nécessitent une alimentation constante des serveurs, les supports froids ne consomment de l'énergie que lorsqu'ils sont sollicités. Cette approche permet une réduction de la consommation énergétique jusqu'à 100 fois par rapport à une solution full cloud (KILL THE TAPE).

L'archivage sur support froid est une méthode de stockage de données qui consiste à conserver les informations sur des médias qui ne sont pas constamment alimentés en électricité. Cela inclut des technologies comme les bandes magnétiques ou les disques optiques, qui sont stockés hors ligne et ne sont mis en ligne que lorsque les données doivent être consultées ou restaurées. Cette méthode est particulièrement adaptée pour l'archivage à long terme de données qui ne sont pas fréquemment consultées, comme les masters audiovisuels.

En plus de l'efficacité énergétique, KILL THE TAPE offre un service d'archivage certifié CNC, garantissant la conformité aux normes CST RT-43. Les données sont stockées sur deux sites géographiques distincts en France, avec des vérifications périodiques et un clonage systématique des supports pour assurer une redondance et une sécurité maximales.

Cette solution hybride représente une alternative prometteuse pour les entreprises et les institutions soucieuses de leur impact environnemental, tout en assurant une conservation sécurisée et durable de leurs précieuses données numériques.

Autres solutions pour une sobriété numérique

Au-delà des solutions d'archivage innovantes, plusieurs pratiques peuvent contribuer à réduire l'empreinte environnementale du numérique, tant au niveau individuel qu'organisationnel :

  • Optimisation des centres de données : Améliorer l'efficacité énergétique des infrastructures existantes par des systèmes de refroidissement plus performants, l'utilisation d'énergies renouvelables et l'optimisation de l'utilisation des serveurs (virtualisation, consolidation) (Energy.gov).
  • Développement de logiciels éco-conçus : Concevoir des applications et des services numériques moins gourmands en ressources (énergie, bande passante, stockage) dès leur conception (Salesforce).
  • Réduction de la consommation de streaming : Privilégier la basse définition lorsque la haute définition nʼest pas indispensable, télécharger du contenu pour une consultation hors ligne, et éviter la lecture automatique (Greenhouse Agency).
  • Allongement de la durée de vie des équipements : Réparer, réutiliser et recycler les appareils électroniques pour réduire la demande de nouvelles productions, qui sont très énergivores et consommatrices de ressources (Computer.org).
  • Sensibilisation et formation : Éduquer les utilisateurs et les professionnels du numérique aux enjeux environnementaux et aux bonnes pratiques de sobriété numérique (IBM).

Vers une sobriété numérique collective

L'appel du gouvernement britannique à supprimer des photos pour économiser l'eau, bien que maladroit et simpliste, a eu le mérite de mettre en lumière une réalité incontournable : l'impact environnemental du numérique est une préoccupation grandissante. Cependant, la solution ne réside pas dans des injonctions individuelles isolées, mais dans une approche systémique qui inclut l'innovation technologique, la responsabilité des acteurs industriels et une prise de conscience collective des usages.

Des initiatives comme celle de KILL THE TAPE démontrent qu'il est possible de concilier les besoins croissants en stockage de données avec une démarche respectueuse de l'environnement. En adoptant des solutions d'archivage plus sobres en énergie, en développant des pratiques numériques plus durables et en sensibilisant l'ensemble de la chaîne numérique à ces enjeux, nous pourrons véritablement œuvrer pour une sobriété numérique collective et durable.

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