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Retour sur la 18e Édition du Festival Hallucinations Collectives : 4 Moments Forts

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La 18e édition du festival Hallucinations Collectives a illuminé Lyon avec une programmation audacieuse, des films marquants comme U Are the Universe et un palmarès engagé. Plongez dans les moments forts de ce rendez-vous cinématographique.


À Lyon, quand les salles plongent dans l’obscurité du mois d’avril, une lumière singulière s’y allume : celle du Festival Hallucinations Collectives.

Depuis 18 ans, ce rendez-vous des passionnés de cinéma de genre continue de repousser les limites de la narration et de l’audace artistique. L’édition 2025 n’a pas dérogé à la règle. Mêlant science-fiction, horreur, thriller psychédélique et cinéma expérimental, cette 18e édition a fait vibrer les murs du cinéma Comœdia et électrisé un public avide de nouvelles sensations.


Au programme : des avant-premières, des redécouvertes cultes, des créations indépendantes radicales, des hommages aux marges du cinéma mondial... et des débats aussi enflammés que les œuvres projetées. Avec des films venus d’Ukraine, du Japon, du Canada ou encore de France, Hallucinations Collectives 2025 a proposé une vision décloisonnée, poétique et parfois dérangeante du monde contemporain.


Avant de plonger dans les détails de cette édition foisonnante, attardons-nous sur quatre moments forts qui ont marqué les festivaliers et dessiné les contours d’une année mémorable.

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Un Festival de Genre qui Rayonne à Lyon

Depuis sa création, Hallucinations Collectives s’est imposé comme un rendez-vous cinéphile à part entière, en marge des circuits classiques. Ce festival lyonnais, orchestré par l'Association ZoneBis, défend avec vigueur un cinéma trop souvent oublié des grands écrans : le cinéma de genre.

Fantastique, science-fiction, horreur, animation expérimentale... tout y passe, pourvu que l'œuvre bouscule, provoque ou émerveille.


La 18e édition du festival, qui s’est tenue en avril 2025 au mythique cinéma Comœdia de Lyon, a brillamment confirmé cette vocation. Si autrefois ces genres étaient relégués aux étagères poussiéreuses des vidéoclubs ou aux séances de minuit, ils occupent désormais une place de choix dans la cinéphilie contemporaine grâce à des festivals comme celui-ci. Hallucinations Collectives est ainsi devenu un repère pour les amateurs de films non conventionnels, mais aussi un vivier d’émergence pour de nouveaux talents internationaux.


Ce qui distingue le festival, c’est cette capacité à créer une communauté. Le public y est fidèle, passionné, souvent connaisseur, parfois curieux, mais toujours ouvert. Les projections se transforment en expériences partagées, en discussions enflammées dans les couloirs du Comœdia ou sur les terrasses des cafés alentour. Les organisateurs misent sur cette proximité et cette effervescence pour bâtir un espace culturel libre, critique et vivant.


Cette année encore, l’événement s’est démarqué par une organisation sans faille, des choix éditoriaux osés et une volonté farouche de célébrer le cinéma sans filtres. Dans un monde saturé d’images lisses, Hallucinations Collectives s’érige comme un bastion de l’insolite et de l’intelligence cinématographique. En mettant en lumière des œuvres puissantes, radicales ou tout simplement inédites, le festival enrichit le paysage culturel lyonnais et s’impose comme une vitrine européenne du cinéma de genre indépendant.

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"U Are the Universe" : Le Choc Visuel de la Compétition

Parmi les œuvres présentées cette année, une en particulier a fait l’unanimité : U Are the Universe, du réalisateur ukrainien Oleksii Radynski. Ce film hybride, entre documentaire cosmique et manifeste philosophique, a littéralement bouleversé la salle lors de sa projection en compétition. Le jury, impressionné par sa force visuelle et la profondeur de sa narration, lui a attribué à la fois le Grand Prix du Jury et le Prix du Public, un doublé rarissime au sein du festival.

U Are the Universe n’est pas un film que l’on regarde passivement : on y entre comme dans une transe, porté par une bande-son céleste et des images sidérantes. Porté par des séquences oniriques, des jeux de surimpression et une narration en voix-off à la fois poétique et politique, le film interroge notre place dans l’univers tout en ancrant son propos dans les tensions géopolitiques de l’Europe de l’Est. À travers les visions de scientifiques, de philosophes et d’activistes, le réalisateur construit une fresque mentale aux accents de manifeste post-humaniste.


Ce qui frappe, c’est le contraste entre l’ambition cosmique du film et la sensibilité de ses sujets humains. L’intime et le lointain se rencontrent dans une mise en scène délicate, presque méditative. Le montage, rythmé comme une respiration, donne au spectateur l’impression d’assister à une expansion de conscience — un véritable voyage intérieur autant que spatial.

Le triomphe de U Are the Universe au festival Hallucinations Collectives témoigne de la ligne éditoriale du festival : une quête de sens à travers des formes innovantes, une volonté de repousser les frontières du langage cinématographique. C’est aussi un signal fort envoyé à la scène internationale :


La standing ovation qui a suivi la projection, ainsi que les discussions animées dans le hall du Comœdia, ont confirmé ce que beaucoup pensaient : U Are the Universe n’est pas juste un film primé, c’est une œuvre marquante qui restera comme l’un des temps forts de cette 18e édition.

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Sélection Officielle : Une Programmation Audacieuse et Éclectique

Chaque année, le cœur battant du festival Hallucinations Collectives, c’est sa sélection officielle. Celle-ci reflète la ligne éditoriale de l’événement : un goût prononcé pour les œuvres singulières, les récits dérangeants, les expérimentations formelles, et surtout, un refus catégorique du formatage. Cette année, cette sélection a une fois de plus étonné par sa diversité, mêlant réalisations indépendantes venues des quatre coins du globe, premières mondiales et redécouvertes osées.


Parmi les perles rares de cette édition, on retient Love You Like the World Ends (Japon), un thriller existentiel à la croisée du romantisme apocalyptique et du body horror. Le film, signé Riku Umezawa, a divisé autant qu’il a fasciné. Son esthétique proche du manga cyberpunk, sa narration non linéaire et ses scènes dérangeantes ont marqué les esprits.


Autre proposition forte : Cavités, une production québécoise en stop-motion qui revisite le conte gothique à travers une esthétique crayeuse et une ambiance sonore organique. Œuvre muette, mais intensément expressive, elle a reçu une mention spéciale pour sa direction artistique, tant son univers visuel évoquait à la fois Cronenberg, les films de Jan Švankmajer et certaines peintures surréalistes flamandes.


Des films comme Fragments of the Mirage (Tunisie/France), qui mêle réalisme magique et critique sociale, ou Die Last (Allemagne), un survival hyper minimaliste tourné en plan-séquence unique, ont également donné la mesure du risque pris par les programmateurs du festival. Ces œuvres, parfois déstabilisantes, toujours audacieuses, composent un tableau complexe du cinéma de demain : fragmenté, interconnecté, et terriblement humain.


Enfin, la présence de plusieurs premiers films a démontré l’ouverture du festival à la jeune création. Des voix neuves, souvent issues de scènes underground ou militantes, ont pu trouver à Lyon une scène d’expression rare en Europe. À travers cette sélection officielle, Hallucinations Collectives assume plus que jamais son rôle de laboratoire du 7e art, là où l’expérimentation est une règle, et non l’exception.

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Un Palmarès Surprenant et Engagé

À chaque édition, le moment de l’annonce du palmarès est attendu avec une certaine fébrilité. Et cette 18e édition n’a pas déçu. Fidèle à son esprit frondeur, Hallucinations Collectives a une nouvelle fois récompensé des œuvres singulières, engagées, parfois dérangeantes — mais toujours marquantes. Plus qu’un simple jeu de distinctions, ce palmarès 2025 a dessiné une vision du cinéma comme outil de réflexion, de dénonciation et d’émerveillement.

Le Grand Prix du Jury et le Prix du Public sont tous deux revenus au film U Are the Universe d’Oleksii Radynski, déjà évoqué plus haut. Ce doublé a marqué les esprits non seulement pour la qualité artistique de l’œuvre, mais aussi pour la résonance politique de son message. Dans un contexte international tendu, ce choix envoie un message clair :


Le Prix de l’Audace, quant à lui, a été attribué à Cavités, cette animation québécoise audacieuse qui a divisé les spectateurs autant qu’elle les a fascinés. Réalisé en solo avec des techniques artisanales, ce film démontre que l’expérimentation visuelle peut encore susciter l’émotion brute, même sans dialogue.


Du côté des courts-métrages, l’œuvres de l’américain Pernell Marsden s'est illustré avec éclat : The Meaningless Daydreams of Augie & Celeste. Ce conte existentiel, à la fois poétique, absurde et terriblement touchant, a remporté à la fois le Grand Prix du court-métrage et le Prix du jury lycéen. Explorant les dédales d’un monde onirique où la mélancolie flirte avec le nonsense, ce petit bijou d’animation a su parler aussi bien aux adultes qu’aux plus jeunes — preuve que la beauté peut naître dans les rêveries les plus "inutiles".


Enfin, le Prix de la Programmation remis par les bénévoles et coordinateurs — a salué Tétanos, un film belge post-apocalyptique au réalisme crasse, porté par une performance physique hors norme de son acteur principal. Ce prix symbolise l’attachement du festival à des œuvres parfois plus brutes, mais essentielles pour leur sincérité et leur radicalité.


Au final, ce palmarès reflète à merveille l’ADN d’Hallucinations Collectives : celui d’un festival qui ose, qui écoute son public, et qui place l’audace artistique au cœur de sa mission. En célébrant des films venus de partout, porteurs d’identités fortes et de messages puissants, il confirme son statut d’événement cinématographique à la fois exigeant, libre et profondément humain.

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Une voie libre, radicale et collective

La 18e édition du festival Hallucinations Collectives restera sans nul doute dans les annales du cinéma de genre indépendant.


Cette édition a mis à l’honneur une diversité de voix artistiques, de cultures narratives et d’expériences sensorielles, montrant que le cinéma de genre n’est pas un ghetto, mais une communauté soudée, vibrante et passionnée qui donne vie à ce festival. Bénévoles, programmateurs, cinéastes, techniciens et spectateurs : tous participent à créer cet espace unique où l’on ose penser autrement. Là où beaucoup d’événements s’alignent sur des logiques commerciales ou de prestige, Hallucinations Collectives continue, lui, de tracer sa propre voie — libre, radicale et collective.


Alors que le rideau se referme sur cette édition 2025, on ne peut qu’attendre la suivante avec impatience. Car à Lyon, une fois par an, le cinéma hallucine... et nous, avec lui.


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