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Le Cloud, cet Eldorado devenu gouffre financier : la facture explose

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Le vrai coût du cloud : quand les frais dépassent le stockage

L’exemple d’une entreprise européenne se voyant réclamer 65 millions de dollars pour un trimestre de cloud par un fournisseur illustre l’ampleur du problème. Ces dépassements ne sont pas isolés : selon l’étude Wasabi, 62 % des organisations ont dépassé leur budget cloud en 2024 , une hausse de 9 points par rapport à 2023.


Les frais annexes représentent 49 % de la facture totale , soit presque autant que le stockage lui-même. Parmi eux :

  • Frais de sortie des données (egress) : Transférer 1 To hors d’AWS coûte environ 90 $, un poste qui s’envole pour les entreprises gérant des pétaoctets.
  • Opérations API : Chaque requête, même simple, est facturée. Par exemple, une entreprise utilisant l’IA générative peut dépenser 200 000 $ mensuels rien qu’en appels API.
  • Récupération de données : Accéder à des archives stockées dans des tiers "froids" coûte en moyenne 15 $ par To , un coût multiplié par 3 en cas d’urgence.

...confirme un DSI du secteur financier. Ces frais ont un impact concret : 56 % des entreprises ont vu des projets retardés à cause des coûts d’accès aux données, selon Wasabi.


Exemple concret : Une start-up de santé a dû reporter une migration de données critiques pendant deux mois, perdant 1,2 million d’euros de revenus potentiels , en raison de frais de sortie imprévus.

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Ce que font (ou ne font pas) les fournisseurs

Les géants du cloud (AWS, Azure, Google Cloud) défendent des modèles tarifaires complexes, qualifiés d’« opaques » par 94 % des directions interrogées par Forrester. Pourtant, 35 % des dépenses cloud sont superflues , liées à une mauvaise optimisation des ressources.


En parallèle, les hyperscalers multiplient les couches de services (sécurité, résilience) pour justifier les coûts. Par exemple, AWS propose 7 niveaux de stockage, chacun avec des frais spécifiques, allant de 0,01€ /Go pour le "GlacierDeepArchive" à 0,30€ /Go pour le stockage ultra-rapide.

Un écart criant : Seulement 47 % des entreprises utilisent l’"object lock" , une fonctionnalité clé de sécurité pourtant recommandée, en raison de son coût dissuasif (jusqu’à 5 $ par To et par mois).

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Le paradoxe de l’usage : plus on utilise, plus on paie

Les nouvelles pratiques comme l’IA générative ou l’analyse de données exacerbent la facture. 85 % des entreprises récupèrent des données de sauvegarde mensuellement , et 12 % le font quotidiennement, souvent depuis des tiers « froids » conçus pour un accès limité.


Résultat : 1 entreprise sur 5 a subi des perturbations opérationnelles à cause des délais d’accès aux archives.


Exemple : Un laboratoire pharmaceutique a dû attendre 72 heures pour accéder à des données historiques stockées dans un tiers "froid", retardant le lancement d’un essai clinique et coûtant 3 millions d’euros.

Cette réalité contredit les promesses initiales du cloud. Comme le résume un responsable IT :

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Quand Sam Altman allume la mèche : « Dire Merci coûte cher »


Le commentaire de Sam Altman sur les coûts cachés des interactions IA (dire «s’il vous plaît» ou «merci» à ChatGPT coûte des «dizaines de millions de dollars» ) résonne comme une métaphore du modèle économique du cloud. Chaque requête, même anodine, génère des frais :


  • Une entreprise utilisant ChatGPT-4 pour le service client dépense 120 000 $ mensuels en requêtes, dont 5 % pour des interactions "sociales" (remerciements, salutations).
  • Netflix aurait dépensé 1,5 milliard de dollars en coûts cloud en 2023, dont une part significative liée aux frais d’accès pour ses données vidéo.

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L’IA, moteur d’une explosion énergétique sans précédent

Consommation électrique : un doublement d’ici 2030

L’IA accélère la course aux ressources. Selon l’AIE, les centres de données pourraient consommer 945 TWh d’ici 2030, soit 3 % de l’électricité mondiale. Une requête IA consomme 10 fois plus qu’une recherche Google classique , et les géants comme Microsoft voient leurs émissions de CO₂ bondir de 30 % depuis 2020.


Exemples chiffrés :

  • Google a émis 14,3 millions de tonnes de CO₂ en 2023 , soit une hausse de 48 % depuis 2019 , principalement due à l’explosion de l’IA.
  • Meta consacre 2,5 milliards de dollars annuels à refroidir ses data centers, dont 40 % liés aux modèles IA.

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Des défis pour la durabilité

L’UE exige désormais des fournisseurs une facturation transparente et des SLA clairs, tandis que des entreprises adoptent le stockage hybride pour réduire leur empreinte. Par exemple, Siemens a réduit ses coûts cloud de 35 % en migrant 40 % de ses données vers des serveurs locaux.


Projections inquiétantes :

  • L’AIE prévient que la consommation électrique des data centers pourrait atteindre 1 050 TWh en 2026, l’équivalent de celle du Japon.
  • 68 % des DSI estiment que les régulations climatiques menacent leur stratégie cloud actuelle.

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Vers un cloud plus responsable ?

La crise des coûts et l’impact environnemental obligent à repenser le cloud. Les entreprises misent sur :

  • L’hybridation : 72 % des grandes entreprises combinent cloud public et infrastructures locales.
  • L’optimisation proactive : Des outils comme CloudHealth permettent de réduire les dépenses superflues de 25 à 40 %.
  • La sensibilisation des équipes : 45 % des développeurs ignorent que chaque requête API a un coût.

Pour les fournisseurs, le défi est double : concilier rentabilité et transparence, tout en répondant aux exigences climatiques.

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