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Cinéma & audiovisuel : la CST muscle sa recommandation pour une conservation vraiment durable des œuvres

Conserver une œuvre audiovisuelle, ce n’est pas simplement l’archiver. C’est penser sa réexploitation dans 10, 20, voire 50 ans. C’est lui donner la possibilité de vivre plusieurs vies, sur différents supports, dans plusieurs langues et formats, auprès de nouveaux publics. En 2025, cela s’impose comme un enjeu stratégique autant que culturel.

C’est dans ce contexte que la CST publie une nouvelle version de sa recommandation technique : CST-RT-043-2025. Un texte de référence, mis à jour pour répondre aux défis contemporains de la conservation numérique.

En effet, depuis 2016, les producteurs sont légalement tenus de prévoir une stratégie de conservation à des fins d’exploitation future. Mais entre les obligations théoriques et les pratiques du terrain, il y avait un manque de clarté et cette révision vient justement y remédier.

Quatre exigences essentielles définies par la CST :

Durabilité : les fichiers doivent être préservés sans corruption, grâce à la redondance, la réplication sur plusieurs sites, et une politique de migration des supports.

Utilisabilité : les formats doivent être ouverts, décodables, non chiffrés, et les métadonnées complètes. 

Accessibilité : en cours de contrat, le producteur (ou ses mandataires) doit pouvoir accéder aux fichiers selon des modalités claires et contractuelles.

Réversibilité : à la fin du contrat ou en cas de défaillance du prestataire, tout le matériel doit pouvoir être restitué intégralement et sans entrave.

Un cadre pensé pour durer, quelle que soit la technologie utilisée

Peu importe le support, tant que la méthodologie est robuste, documentée et réversible. Il ne s’agit pas de figer, mais d’accompagner l’innovation, sans perdre de vue la pérennité.

Autre changement : alors que la durée minimale imposée pour l’agrément est de 5 ans, la CST recommande de passer à 10 ans, constatant que cette durée est déjà pratiquée dans la majorité des contrats récents. 

Cette réflexion est au cœur des engagements de Kill The Tape. Nous accompagnons les producteurs et ayant droit dans cette logique de conservation active, utile et exploitable dans le temps. Une approche que cette nouvelle version vient conforter et clarifier.

Conserver, c’est anticiper. Préserver, c’est valoriser.

Au-delà d’un enjeu technique, la conservation est désormais un levier de valorisation pour le patrimoine audiovisuel. Et un rappel que, dans un monde numérique en perpétuelle évolution, ce qui est bien conservé est ce qui pourra être raconté demain.

 CST-RT-043-2025, disponible sur www.cst.fr